– Faut-il parler aux talibans? Les diplomates hésitent
Si seulement les talibans tenaient leurs promesses! La communauté internationale n’espère que cela pour établir des contacts avec eux. Mais le feront-ils?
Alain Rebetez, Paris
Publié aujourd’hui à 19h58
Le 28 mai dernier, rencontre en Afghanistan entre l’envoyé spécial du président Poutine, Zamir Kabulov, et des dirigeants talibans, dont le numéro 2, le mollah Abdul Ghani Baradar (au centre, barbe noire).
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Six jours après la chute de Kaboul aux mains des talibans, l’attitude de la communauté internationale envers le nouveau régime afghan est encore incertaine, mais une sorte de consensus s’est installé pour jouer l’apaisement et tenter d’obtenir des gages des dirigeants religieux.
«Les talibans ont gagné la guerre. Donc nous devons parler avec eux.»
Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères
Premier constat: personne ne conteste la réalité du pouvoir des talibans sur le pays. Mardi, quand le vice-président du régime déchu, Amrullah Saleh, a déclaré qu’en vertu de la Constitution afghane, il détenait le pouvoir légitime, son appel est tombé dans le vide. Au contraire, le même jour, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, résumait brutalement la nouvelle donne: «Les talibans ont gagné la guerre. Donc nous devons parler avec eux.»