– Un journaliste marocain condamné à cinq ans de prison
Soulaimane Raissouni a été condamné vendredi au Maroc à cinq ans de prison pour «agression sexuelle». Ses soutiens dénoncent un «procès politique».
Publié aujourd’hui à 00h20
La Cour d’appel de Casablanca, le 5 juin 2018.
AFP
La justice marocaine a condamné vendredi le journaliste Soulaimane Raissouni à cinq de prison pour «agression sexuelle», en son absence car il est en grève de la faim depuis 93 jours.
Depuis mai 2020, Soulaimane Raissouni, 49 ans, est en détention préventive suite à une plainte d’un militant LGBT pour «agression sexuelle», des faits qu’il conteste. Ses soutiens dénoncent un «procès politique», tandis que le plaignant se défend d’être «instrumentalisé politiquement».
Dans l’après-midi, le juge a ordonné de faire venir le journaliste, absent de son procès depuis mi-juin, afin qu’il entende sa sentence, mais l’accusé a «refusé», d’après un procès-verbal lu au cours de l’audience à la Cour d’appel de Casablanca.
«C’est une boucherie judiciaire, comment peut-on condamner un accusé en son absence? C’est du jamais vu! Le verdict est à l’image de ce procès», a déclaré à l’AFP Me Miloud Kandil, l’avocat de Soulaimane Raissouni, à la sortie de la salle d’audience.
Peine maximale
La défense ne plaidait plus depuis mardi pour protester contre le refus du juge d’hospitaliser puis de faire venir l’accusé, qui n’a pas été auditionné par la cour. Le journaliste s’est dit prêt à assister à son procès, à condition «d’être transporté en ambulance et d’avoir un fauteuil roulant». Son absence a été considérée comme un «refus» par la cour qui a décidé de poursuivre sans lui.
Durant l’ultime audience, le parquet a requis la peine maximale pour l’accusé estimant que ses déclarations sont «contradictoires» tandis que celles du plaignant sont «concordantes et cohérentes». La peine de Soulaimane Raissouni a été assortie d’un dédommagement au plaignant de 100’000 dirhams (environ 10’250 francs).
Le plaignant a réaffirmé durant son audition jeudi devant le juge «sa version des faits telle que racontée à la police et au juge d’instruction», niant que cette affaire soit «instrumentalisée politiquement», a indiqué à l’AFP son avocat Me Omar Alouane.
AFP
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