– Marc Dutroux reste l’homme le plus haï de Belgique
Julie, Mélissa, An, Eefje, Sabine et Laetitia. Vingt-cinq ans après, les prénoms des six jeunes filles séquestrées et violées par le «monstre de Charleroi» restent gravés dans les mémoires. Retour sur une tragédie devenue affaire d’État.
Yannick Van Der Schueren
Publié: 14.08.2021, 22h18
Marc Dutroux purge une peine de prison à vie pour avoir enlevé, torturé et abusé de six filles en 1995 et 1996, et tué quatre d’entre elles.
AP/Keystone
Les années ont passé. Pas le traumatisme. Le 15 août 1996, les aveux de Marc Dutroux après septante-deux heures de garde à vue plongent la Belgique dans l’horreur. La police se précipite à son domicile de Marcinelle, près de Charleroi, une maison qu’ils connaissent bien pour l’avoir déjà perquisitionnée un an plus tôt.
Le ferrailleur de 40 ans, arrêté avec son épouse, Michelle Martin, et Michel Lelièvre, un complice, a promis de leur «donner deux filles». Il n’a pas menti. Les deux dernières victimes de ce prédateur sexuel, Sabine, 12 ans, et Laetitia, 14 ans, sont retrouvées dans une cache dissimulée dans la cave de sa maison. Les adolescentes sont affaiblies et affamées, mais vivantes. C’est la fin de leur cauchemar et le début de l’affaire Dutroux. Un sordide fait divers qui va révéler les dysfonctionnements de l’appareil policier et judiciaire belge et provoquer l’indignation de tout le royaume.