– «Ce qu’on vit est une humiliation»
Alors que le pays est paralysé par de graves rationnements sur l’essence, le fioul et les médicaments, la population sombre dans la pauvreté.
Philippine de Clermont-Tonnerre, Beyrouth
Publié aujourd’hui à 19h51
Les Libanais doivent faire la queue durant plusieurs heures devant les stations d’essence, en raison des pénuries qui frappent le carburant, sur fond de crise économique aiguë. Sud de Beyrouth, 27 juin 2021.
KEYSTONE
Sur l’autoroute du littoral à la sortie de Beyrouth, deux immenses cortèges de voitures stationnent de chaque côté de la voie rapide. À l’extrémité, les stations-services, qui n’ont pas encore ouvert, attendent l’arrivée des forces de l’ordre pour délivrer au compte-goutte du carburant à des automobilistes à bout de nerfs. Deux véhicules déboulent, desquels sortent huit gardes en treillis et tee-shirts noirs munis de kalachnikov. «On ouvre, relevez les disjoncteurs!» ordonne Bechara Milan, le propriétaire, à une armada d’employés issus d’Asie du Sud-Est.