– Des manuscrits de Céline resurgissent de façon rocambolesque
Volés en 1944 à la Libération, ces écrits étaient considérés comme définitivement perdus. Ils réapparaissent de la plus mystérieuse des manières.
Alain Rebetez, Paris
Publié aujourd’hui à 06h35
Le manuscrit de «La Volonté du roi Krogold» chez l’un des ayants droit qui l’ont récupéré, l’avocat et écrivain François Gibault. Céline avait pour habitude de serrer les chapitres avec des pincettes, pour les suspendre ensuite chez lui.
PHOTO BOBY POUR LIBÉRATION
Nous sommes le 17 juin 1944. Onze jours plus tôt, les alliés ont débarqué en Normandie: sentant la Libération venir, l’écrivain Céline, de son vrai nom Louis Ferdinand Destouches, décide de quitter la France en catastrophe. Proche des milieux collaborationnistes, soutien du régime nazi, auteur de violents pamphlets antisémites publiés dès 1937 et jusqu’en 1941, il craint pour sa vie et rejoint le maréchal Pétain à Sigmaringen, en Allemagne, avant de se réfugier au Danemark sous une fausse identité.
Dans ce départ précipité, à peine prend-il le temps de confier à sa secrétaire le manuscrit de «Guignol’s band II» et quelques pages de «Casse-pipe». Le reste de ses archives, près de 5000 pages manuscrites ou dactylographiées, reste empilé au-dessus d’une armoire dans son appartement de la rue Girardon, à Montmartre.