– «Avec la pandémie, beaucoup d’enfants se sont volatilisés»
Appauvries par l’inflation galopante, les familles les plus précaires n’ont plus les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école. Reportage dans un bidonville de la capitale.
Théophile Simon – Lagos
Publié aujourd’hui à 11h30
Sylvain Hounkpe, proviseur d’une école dans le bidonville de Makoko, à Lagos, a perdu une bonne partie de ses élèves depuis le début de la pandémie.
SADAK SOUICI
Alors que les premières lueurs du jour pointent au travers de la brume de Lagos, Sylvain Hounkpe rassemble la centaine d’élèves au centre de sa frêle école aux murs de bambous située en surplomb de l’un des canaux pestilentiels de Makoko, un immense bidonville flottant posé en plein cœur de la capitale économique nigériane. Une fois l’appel achevé, le proviseur soupire: «Il en manque une bonne vingtaine. Depuis le début de l’épidémie, beaucoup d’enfants se sont volatilisés.»