– La main-d’œuvre vient cruellement à manquer
La Suisse doit repenser sa formation et l’accueil des travailleurs étrangers.
OpinionNicolas Pinguely
Publié aujourd’hui à 15h34
La surprise est de taille. En ces temps de postpandémie, la Suisse manque de bras. Car la reprise économique est vive et le chômage recule. De la restauration au bâtiment, de nombreux travailleurs sont toutefois rentrés chez eux. Et ils tardent à revenir, inquiets qu’un prochain confinement ne vienne à nouveau tout boucler.
Il y a plus grave. La Suisse constate que la pénurie de main-d’œuvre touche aussi le nerf de son économie, et ce depuis plusieurs années. Les secteurs à haute valeur ajoutée sont à sec: ingénieurs, informaticiens, techniciens, experts pharmaceutiques ou encore en biotech se font rares. Dans ces domaines, la compétition est mondiale pour s’attirer les meilleurs talents.
Certes, la Suisse et son cadre de vie restent attractifs pour nombre d’expatriés. Cela permet de boucher les trous. Mais cela concerne surtout les postes très bien rémunérés. Les cadres intermédiaires, eux, y trouvent moins leur compte que par le passé, tant le pays est cher.
«À l’heure où l’accord-cadre avec l’Union européenne a été abandonné, fragilisant grandement la recherche académique, le pays devrait lorgner davantage les pays tiers pour attirer des compétences.»
Les solutions? À l’heure où l’accord-cadre avec l’Union européenne a été abandonné, fragilisant grandement la recherche académique, le pays devrait lorgner davantage les pays tiers pour attirer des compétences. Ingénieurs indiens ou sud-américains pourraient être accueillis pour soutenir l’économie.
Ce n’est pas tout. Certaines formations peuvent être simplifiées. Des cantons alémaniques et le Tessin l’ont compris. Un jeune ne doit plus forcément disposer d’une maturité professionnelle pour devenir infirmier, un CFC suffit. Un exemple à suivre.
Les entreprises doivent aussi remettre la formation continue au centre de leurs préoccupations. Le reclassement des employés dont les compétences risquent d’être obsolètes doit être accéléré et des formations pointues proposées. En clair, il y a du boulot.
Publié aujourd’hui à 15h34
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