– L’eau ne doit plus servir de poubelle
Le Canton de Genève s’apprête à enfin jeter les bases d’une cartographie des munitions immergées dans le lac. C’est le prélude d’un possible assainissement, comme l’exige le Grand Conseil. Et c’est le moment de se souvenir à quel point l’eau est une ressource essentielle.
OpinionMarc Moulin
Publié aujourd’hui à 06h34
Genève se met enfin au travail. Des tests seront menés cet automne en vue de répertorier les munitions jetées dans le lac au XXe siècle. Un chantier énorme mais nécessaire, après des années d’inaction et de propos lénifiants de l’État sur le sujet. En bref: sans rien savoir des quantités ni des typologies des armements immergés, ni de leur localisation, Genève a repris à son compte les conclusions tirées au sujet des lacs alémaniques, victimes de rejets similaires. Dans ces derniers cas, un assainissement aurait souvent été plus nuisible que bénéfique. Or à Genève, les munitions ne se trouvent pas à grande profondeur et ne sont pas enfouies dans le limon comme on l’a longtemps cru.
La ville tire l’essentiel de son eau du Léman, après que l’Arve a elle aussi subi l’impact d’une pollution d’origine militaire. De plus, avec le changement climatique, notre futur approvisionnement hydrique deviendra plus aléatoire, alors que l’on compte aussi sur le lac pour tempérer nos bâtiments.
Une telle ressource stratégique ne peut pas être laissée en déshérence, par négligence. La facture sera salée. Un assainissement ne sera peut-être pas indiqué partout, mais au moins l’aura-t-on décidé en connaissance de cause. Et les Genevois et Genevoises de la fin du siècle auront sans doute des raisons d’être reconnaissants envers les Cassandre qui ont sonné l’alerte.
Publié aujourd’hui à 06h34
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