– L’horreur au cinéma change de visage
Au fil des décennies, le genre a évolué, le regard du public également.
OpinionPascal Gavillet – Rubrique Culture
Publié aujourd’hui à 09h58
Le public aime bien avoir peur. Se donner des frissons. Que ce soit à bord d’un train fantôme ou au cinéma. Sans doute s’agit-il de se mettre à l’épreuve, de se mesurer à des émotions que d’autres ont imaginées. Est-ce pour cette raison que le cinéma d’horreur a la vie dure et que l’effroi reste une plus-value commerciale indéniable? On va dire que oui. Sauf qu’il y a horreur et horreur. Il y a des films trop éprouvants ou extrêmes, déconseillés aux enfants ou aux personnes sensibles. Dans les années 70, on ne comptait plus les malaises survenus durant «L’Exorciste». Ce temps-là paraît dérisoire. On a tellement vu plus violent depuis.
Car si le regard du public a changé, le film d’horreur a aussi évolué. Le noir et blanc stylisé des années 30 à 50 a laissé place au cinéma glauque des années 70, avant que ne déferlent le gore, la surenchère et les films à suites, augurant de renaissances permanentes du genre.
Aujourd’hui, phénomènes paranormaux, maisons hantées, terreur psychologique et survivalisme sont plus fréquents que zombies, invasions extraterrestres ou serial killers (encore que cela se discute). Il n’empêche que le constat est imparable: le genre fait toujours recette. «Sans un bruit 2», qui sort ce mercredi, a connu le meilleur démarrage de l’année aux États-Unis pendant que «Conjuring 3», huitième volet d’une franchise à tiroirs, continue à dominer le box-office. L’été sera terrifiant. Et cette fois, pas à cause d’un virus.
Publié aujourd’hui à 09h58
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