– Mancy: des certitudes, beaucoup d’inconnues
La crise qui secoue le petit foyer depuis 2019 jette une lumière peu reluisante sur le fonctionnement de l’État.
Publié aujourd’hui à 08h12
La crise du Foyer de Mancy comporte une certitude et beaucoup d’inconnues. La certitude, c’est le dysfonctionnement d’une jeune institution, qui s’est traduit par la souffrance d’enfants déjà en grande difficulté, de leurs familles, désemparées alors qu’elles pensaient pouvoir s’appuyer sur des professionnels, et de ceux-ci enfin, travaillant dans des locaux vétustes, manifestement dépassés par leurs charges. Les appels au secours d’une partie d’entre eux n’ont longtemps pas été entendus.
L’État a failli, comme l’a reconnu la conseillère d’État Anne Emery-Torracinta, mais il a failli de manière très particulière. Non pas en ne faisant rien, comme en témoigne l’avalanche de mesures prises progressivement, mais en restant dépassé par les événements. Une navrante impression d’amateurisme se dégage de l’ensemble. Alors que les problèmes étaient signalés par le canal des parents et du personnel dès 2019, les responsables ne semblent avoir vraiment pris la mesure des problèmes que très tardivement.
L’État a failli, mais beaucoup d’incertitudes demeurent, liées aux informations convergentes mais fragmentaires que la presse a grappillées jusqu’ici. Qui savait quoi et quand? Quelles mesures ont été prises? Comment expliquer les incroyables retards des transmissions d’informations au sein du DIP? Le silence des députés? Les conclusions de la sous-commission seront lues avec attention.
Marc Bretton est journaliste à la Tribune de Genève. Il a travaillé au sein de la rubrique nationale et suit les questions politiques et économiques pour la rubrique genevoise depuis 2004.
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