– Gare au vertige de la vie d’avant
Des voix s’élèvent en Suisse pour réclamer la levée immédiate des mesures de lutte contre la pandémie. Tôt ou tard, la question va se poser.
OpinionPatrick Monay- Rédacteur en chef adjoint de la rédaction TamediaPublié aujourd’hui à 07h00
Et si la Suisse en finissait dès maintenant avec le coronavirus? Si nous bazardions les mesures sanitaires qui nous entravent encore au quotidien?
À première vue, l’idée lancée par la faîtière des PME et ses alliés a de quoi séduire. Elle reflète la lassitude grandissante de la population face à la pandémie. Dimanche dernier, plus de la moitié des participants à un coup de sonde effectué sur nos supports numériques se disaient favorables à l’abandon de tout l’arsenal anti-Covid dès le mois prochain.
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La question du retour à la liberté se posera cependant tôt ou tard. Deux ans à porter le masque, à se méfier de son voisin, à se faire tester, à se priver de sorties, à respecter les mises à l’isolement et, pour beaucoup d’entre nous, à se plier au télétravail… Et puis, plus rien? Cette perspective donne le vertige.
«Pour réussir cette transition, il s’agira de passer de la discipline collective à une prudence individuelle.»
La tentation sera grande de céder à l’euphorie. De tout oublier pour mieux revenir à la fameuse «vie d’avant». Hélas, le risque de voir surgir d’autres variants, de nouvelles maladies sournoises, perdurera encore longtemps. Il appelle à rester sur nos gardes.
Pour réussir cette transition, il s’agira de passer de la discipline collective à une prudence individuelle. Les gestes barrières élémentaires tels que la désinfection des mains doivent demeurer des automatismes, tout comme les égards dus aux personnes vulnérables.
Ce n’est donc pas le retour à l’insouciance dont beaucoup rêvent aujourd’hui. Mais c’est une étape vers la vie d’après.
Patrick Monay est rédacteur en chef adjoint de la rédaction Tamedia. Il dirige la rubrique Suisse depuis 2018, après y avoir couvert l’actualité des cantons romands dès 2012. Né et domicilié en Valais, il est entré en l’an 2000 à la rédaction locale de 24heures, où il a travaillé sur la Riviera et dans le Chablais.
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