– Des arrêtés à la réalité
Alors que les HUG s’adaptent au dernier arrêté du Conseil d’État, la réalité du terrain et les impératifs du milieu médical appellent à un peu de pragmatisme.
Léa Frischknecht
Publié aujourd’hui à 06h51
Depuis le début de la crise sanitaire, il y a les décisions politiques, fermes, définitives, qui prennent la forme d’ordonnances ou d’arrêtés. Et puis, il y a la réalité du terrain, ses nuances, ses moyens parfois limités et ses exceptions.
Depuis hier, visiteurs et patients ne rentrent plus aux HUG sans un certificat Covid valable. Un peu comme en boîte de nuit. Sauf qu’un hôpital a des impératifs que le monde de la nuit ne connaît pas: des urgences, des personnes âgées qui ne comprennent pas ce qu’est un QR code et des rendez-vous médicaux pris des mois à l’avance. Alors on discute, on sensibilise et on fait preuve, parfois, d’un peu de souplesse.
Lire notre article: Pour entrer aux HUG, il faut le certificat Covid
Aux HUG toujours, depuis lundi, les soignants non vaccinés, soit environ 3000 personnes, doivent être dépistés une fois par semaine. On imagine l’ampleur du dispositif qu’une telle mesure impose. Mais on apprend que les soignants se testeront eux-mêmes, sans que nul ne s’assure qu’il s’agit bien de leur salive et pas de celle d’un collègue vacciné. Immédiatement, on note les failles, les fraudes possibles à l’arrêté du Conseil d’État.
Bertrand Levrat, lui, croit en la conscience professionnelle de ses employés. Plutôt que sur un contrôle rigoureux, plutôt que sur l’obligation vaccinale, le directeur des HUG mise sur la confiance. S’il continue d’inciter à la vaccination, il se réjouit de protéger ses patients tout en respectant la liberté des soignants.
Il faudra toutefois prendre garde à ce que cette confiance ne soit pas aveugle: le respect de l’arrêté ne peut se baser sur le bon vouloir des soignants non vaccinés. Mais ce pragmatisme et cette confiance, voilà peut-être ce dont le personnel médical a besoin aujourd’hui, après avoir été au front des mois durant, avoir été applaudi puis décrié.
Publié aujourd’hui à 06h51
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