– La griffe du Chat
Vingt statues monumentales du Chat de Geluck occupent le quai Wilson jusqu’à la fin du mois d’avril.
Publié aujourd’hui à 18h41
Comme Tintin, le Chat de Philippe Geluck se pose en figure emblématique de la bande dessinée, voire de l’art belge. Sauf que le dodu matou véhicule un esprit décalé et surréaliste qui n’est pas le propre du petit reporter créé par Hergé. Tous les deux pourtant attirent quantité de visiteurs quand on les expose.
Face à des arguments de bric et de broc, Geluck a su faire le dos rond, feulant tout de même avec raison contre des contempteurs mal informés. Pour retrouver sa zénitude, l’auteur du Chat a pu compter sur les encouragements d’une foule nombreuse à apprécier les sculptures monumentales de son personnage, précisément créées pour financer la cagnotte du musée à venir.
Sur les Champs-Élysées, des gens ont applaudi spontanément ses bronzes géants. À Genève, le même enthousiasme semble de mise, au vu des sourires aperçus lors de l’installation des statues sur le quai Wilson. Ce n’était pas gagné d’avance. Quand a été évoquée la possibilité de faire venir «Le Chat déambule» au bout du lac, des mauvaises langues ont prétendu que Geluck montait cette expo pour vendre davantage de livres. Absurde. Un peu comme si l’on soutenait que Botero avait investi en son temps les Champs-Élysées pour vendre des catalogues.
Au final, les poils hérissés finissent par se lisser. Quelque cinq millions de minois ont déjà ronronné devant les statues géantes du Chat. Et moi, et moi, et moi…
Philippe Muri est journaliste, coresponsable de la rubrique culturelle. Il couvre en particulier la bande dessinée et les sorties culturelles. Il a également travaillé comme journaliste sportif ou chef d’édition aux quotidiens «Le Matin» et «Le Temps», ainsi qu’à l’hebdomadaire «L’Illustré».
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