– L’UE se prépare à condamner la voiture à essence
Bruxelles devrait proposer, mercredi prochain, que les véhicules neufs vendus soient à 100% neutres en CO₂ d’ici à 2035.
OpinionNicolas Pinguely
Publié aujourd’hui à 16h35
Une grosse secousse pour la voiture à essence. L’Union européenne s’apprête à siffler la fin de la partie pour les véhicules thermiques. Mercredi prochain, soit à la date hautement symbolique du 14 juillet, Bruxelles devrait exiger que les véhicules neufs vendus en Europe soient à 100% neutres en émissions de CO2. Et ce à partir de 2035. Une véritable révolution.
La lutte contre le réchauffement climatique est à ce prix. Car le transport routier s’abreuve de pétrole. La moitié de l’or noir consommé y est dédiée. Dès lors, il faut tourner la clé de contact dans le bon sens pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
Le temps presse. Car une voiture roule en moyenne quinze ans sur le Vieux-Continent. Le calcul de la neutralité carbone est vite fait: 2035 + 15 = 2050.
La suite est claire. La voiture de demain sera tractée à l’électrique (ou se nourrira peut-être d’hydrogène vert). Les constructeurs commencent d’ailleurs à lancer des gammes électrifiées à prix abordables.
«La plupart des pays émergents ne pourront pas passer rapidement à la propulsion électrique.»
Les consommateurs mordent à l’hameçon. Depuis janvier, près de 8% des nouvelles immatriculations en Europe concernent des véhicules «propres». Les constructeurs l’ont compris.
De Volkswagen à Volvo en passant par Audi, ces derniers ne proposeront que des modèles «verts» d’ici à quelques années sur sol européen. Ils en ont fait leur stratégie.
Mais le diable n’est jamais très loin. La plupart des pays émergents ne pourront pas passer rapidement à la propulsion électrique. Car les infrastructures de recharge et la technologie ont un coût élevé.
Cela ne restera pas sans conséquences. Les constructeurs européens continueront d’écouler des voitures à essence en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud. À défaut, le géant chinois, qui détient déjà 50% du marché automobile mondial, leur taillera des croupières.
En clair, le moteur thermique n’est vraiment pas mort. Et la montée en puissance des biocarburants pourrait, un jour, qui sait, lui offrir une seconde jeunesse.
Publié aujourd’hui à 16h35
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