– Comment retourner les indécis
OpinionCourrier des lecteurs
Publié aujourd’hui à 08h15
La parcelle située le long du chemin des Beaux Champs au croisement de la route de Veyrier est destinée à accueillir le projet immobilier des Grands Esserts.
LUCIEN FORTUNATI
Veyrier, 29 novembre
Il ne ferait pas beau voir qu’une commune verse un seul franc à une association qui soutient sa position lors d’un référendum: ce faisant, en influençant la décision des citoyens, elle instrumentaliserait le pouvoir exécutif dans un contexte où elle n’a pas la tâche de l’exercer.
C’est de cela que la Commune de Veyrier a été accusée pendant la campagne référendaire sur le plan localisé de quartier des Cirses par un Veyrite qui a déposé auprès de la Chambre constitutionnelle un recours visant à faire annuler le référendum du 28 novembre, au motif que la Fondation immobilière de la Ville de Veyrier (FIVV) avait cosigné avec les autres maîtres d’ouvrage concernés une affiche et un tous-ménages en faveur des constructions visées par ledit référendum.
Cela n’a pas duré longtemps: l’indépendance de la FIVV étant facile à constater, le recours a été retiré et son auteur astreint à payer les frais.
On se dit que l’avocat du vétilleux Veyrite aurait pu épargner des dépenses inutiles à son client en lui faisant lire les statuts de la FIVV. Or, il a déclaré lui-même que le but était atteint et que tout était bien ainsi.
En effet, le cafouilleux recours se doublait d’un communiqué de presse, qui a aussitôt donné lieu dans la «Tribune» à une manchette, à un grand titre en une et à un article d’une demi-page, flanqué d’une photo de la partie du projet des Grands-Esserts qui n’était pas concernée par le référendum.
De quoi conforter la stratégie des référendaires, qui ont toujours laissé croire aux opposants qu’ils bloqueraient les Grands-Esserts en votant contre les Cirses. Dans la dernière colonne, le Conseil administratif avait droit à 22 lignes.
Combien a pu coûter cette plaisanterie à notre recourant veyrite? Honoraires d’avocat, frais de justice, dédommagement à la FIVV et à l’association de soutien mises en cause…
Quelques milliers de francs. Quand on est un gros malin, il n’en coûte pas plus pour instrumentaliser la justice et les médias, retourner ainsi une centaine d’indécis et remporter un référendum.
Faut-il dire bravo, ou détourner la tête et la main?
À vous de juger.
Bernard Pinget
Publié aujourd’hui à 08h15
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