OpinionPhilippe Meyer de Stadelhofen
Publié aujourd’hui à 06h55
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Genève, 15 juin
La population de la ville de Genève a refusé le plan localisé de quartier concernant la parcelle sur laquelle devait voir le jour la Cité de la musique. La majorité ayant 840 voix de plus que la minorité, le Conseil d’État – et avec lui d’autres politiciens amers – a tout de suite évoqué la possibilité de ne pas respecter la volonté populaire, évoquant le fait qu’il s’agissait d’un vote consultatif.
Voilà une réaction qui met à mal notre démocratie tant vantée de par le monde et qui n’encouragera pas les abstentionnistes à se rendre aux urnes! Plutôt que de procéder à une analyse introspective de leur échec, d’imaginer peut-être une autre architecture ou un autre lieu, voilà nos autorités en train de dire à la population: «Vous n’avez pas compris l’importance du projet, nous allons corriger le tir au mépris du respect le plus élémentaire de votre volonté.»
Pourquoi ne pas déplacer cette cité, par exemple au PAV, projet qui reste à dessiner et dont les habitants verraient certainement avec bonheur venir s’installer un tel temple de la culture et qui ne nécessiterait pas d’abattre des arbres? Ce bâtiment a-t-il vraiment besoin de faire 28 mètres de haut? Peut-on inclure toutes les musiques sous un même toit? Ne vaut-il pas mieux se poser ces questions qui permettraient de construire une cité de toutes les musiques, sans atteinte à la biodiversité, plutôt que de vouloir concrétiser un projet que la population n’a pas voulu?
Philippe Meyer de Stadelhofen
Publié aujourd’hui à 06h55
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