– La mémoire de la résistance
Courrier des lecteurs
Publié aujourd’hui à 07h21
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Genève, 23 juin
Un de vos articles sur la mémoire de la résistance en Suisse a retenu toute mon attention. Votre journaliste mentionne que les Suisses engagés dans la résistance n’ont pas été réhabilités en 2009 car on ignorait précisément leur nombre, voire leur existence. C’est approximatif!
[…] Lors de la préparation de mes films* sur les Résistants, à la fin du siècle dernier, j’ai eu l’occasion de rencontrer une brochette de Suisses ayant combattu le nazisme. M. Zinia Rolando, que j’ai bien connu, est un exemple typique de ces pauvres que leur pays a rejeté. […]
Né en 1919 à Aïre, il sera abandonné par ses parents pour se retrouver garçon de ferme. Après son école de recrues, il fuit son pays pour s’engager dans la Légion étrangère française. Il combattra en juin 1940, sera rapatrié en Afrique, où il déserte avec deux autres Suisses pour se rendre à Londres rallier les Forces françaises libres du général de Gaulle. Après avoir débarqué en juin 1944 en Normandie, il participe à la libération de Paris, puis poursuivra le combat jusqu’à la capitulation allemande, qu’il fêtera avec une bière tiède à Berchstegaden, le nid d’aigle du Führer!
Rentré à Genève, il connaîtra les geôles de Saint-Antoine! Zinia Rolando aura eu la chance d’assister à la pose d’une plaque commémorative de la Ville de Genève reconnaissante, fixée face au Consulat de France à Genève.
La ville de Neuchâtel a aussi rendu hommage à Georges-Henri Pointet, l’unique officier suisse mort au combat lors du débarquement de Provence. Une plaque à son nom est posée sur la maison qu’il habitait.
Lire également «1940: Des Suisses entrent dans la Résistance française»
Et que dire de la Genevoise Aimée Stitelmann? Elle a été pleinement réhabilitée en 2004 par les autorités helvétiques. Elle aussi avait été emprisonnée, puis condamnée par les tribunaux militaires helvétiques, pour avoir aidé des enfants juifs à passer la frontière, mais aussi pour avoir servi de courrier à la résistance. Une école porte son nom!
Bref, le travail sur la mémoire relatif à cette période sombre de l’histoire ne commence pas à zéro… en tous les cas à Genève. Il reste peut-être encore un long chemin pour convaincre le Conseil fédéral afin qu’il reconnaisse enfin la justesse de leur combat.
Daniel Künzi
* Un Suisse à part, Georges-Henri Pointet; Des Suisses à l’aventure; Aimee S. emprisonnée en 1945: Missions chez Tito
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