– La scène Ella Fitzgerald se cache
OpinionCourrier des lecteurs
Publié aujourd’hui à 06h53
DR
Genève, 10 août
La scène Ella Fitzgerald porte le nom d’une célèbre musicienne qui a tant fait pour combattre les discriminations, et voilà ses valeurs bien malmenées! S’il est responsable et solidaire de respecter une zone réservée aux personnes vaccinées contre la Covid, il est aussi nécessaire de laisser aux non-vaccinés le droit à l’accès aux concerts en plein air offerts par la Ville – nos impôts à tous, vaccinés ou pas.
Quelle étrange sensation donc que de ne même pas pouvoir regarder le concert d’Erika Stucky de derrière les grilles, puisqu’elles sont ornées de larges toiles colorées empêchant tout coup d’œil! Avec des Securitas qui se tiennent au garde-à-vous devant d’éventuelles ouvertures…
Ces toiles qui cachent la scène sont là pour éviter que les spectateurs ne s’agglutinent derrière les barrières, ça, je le comprends. Mais quand les spectateurs ne sont pas nombreux (une petite centaine de personnes) en amont des barrières et qu’ils sont moins de trois cents en aval, je trouve ces mesures incohérentes.
Et pour marquer le manque de bon sens de nos fonctionnaires, on accepte au même moment, sans trier, cinq cents personnes aux concerts du Jardin botanique. Bien sûr, il faut s’adapter à cette nouvelle société qui voit le jour. Pas seulement à titre individuel! Pourquoi les directives de la Ville ne tiennent pas mieux compte du nombre de spectateurs, puisqu’il y a toute une armada d’employés qui sont là pour vérifier?
Est-il si compliqué de rouler ces toiles colorées quand il y a si peu de monde? Pourquoi nous fait-on encore croire que ces concerts sont pour tous quand ce n’est pas le cas? Soyons honnêtes et faisons payer l’entrée sur place! Peut-être même que si les directives sont claires et plus nuancées, le public serait à la hauteur, en plus grand nombre, pour des artistes de grand talent!
Une culture dont on peut être fier mais qui reste cachée à son public, c’est un peu comme du champagne servi dans des gobelets en plastique: irrespectueux et destructeur de beauté.
Julia Sallaberry, harpiste
Publié aujourd’hui à 06h53
Vous avez trouvé une erreur?Rapporter maintenant.