– Les femmes sont des hommes à plein temps
OpinionCourrier des lecteurs
Publié aujourd’hui à 07h05
LAURENT GUIRAUD
Genève, 21 juin
Moins excitant que M. Poutine et M. Biden et moins divertissant que la fête de la musique, le 14 juin dernier, c’était la grève des femmes. On peut comprendre que sa médiatisation ait été de courte durée vu le contexte, mais qu’en est-il de ses revendications? «L’homme et la femme ont droit à un salaire égal pour un travail de valeur égale.» Quel bel alinéa inscrit dans la constitution suisse en 1981, pourtant toujours inappliqué.
Dans le secteur public, l’écart salarial inexpliqué est en moyenne de 5.9%. Une femme prendra donc sa retraite avec presque trois cent mille francs offert à l’Etat, (calcul fait sur la base du salaire médian genevois), soit environ trois années de travail bénévole.
Nos élu.e.x.s ne sont pas indifférents à la cause et se donnent les moyens de leurs ambitions puisqu’ils entreprennent de nombreuses actions de sensibilisation auprès des citoyens.
Féminisation des noms de rue pour promouvoir les femmes célèbres, ou désormais célèbres, du canton comme la prostituée Grisélidis-Real. Sensibilisation à l’égalité des genres avec des panneaux de passage pour piétons revisités. Signature de la charte de l’égalité des salaires dans le secteur public, soutenue par six communes sur quarante-cinq. Malgré tous ses efforts, l’objectif n’a toujours pas été réalisé.
Pourtant, nous venons d’apprendre que l’égalité salariale est possible, à l’exemple de la ville de Bienne qui l’a presque atteinte avec 2.8% d’écart inexpliqué à la fin 2020.
Décidément, nous devrions peut-être commencer par sensibiliser nos élu.e.x.s afin qu’ils agissent concrètement dans leurs administrations et investissent dans des programmes incitatifs pour le secteur privé au lieu d’investir dans des plaquettes en métal.
Nadège Perdrizat
Publié aujourd’hui à 07h05
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