– Mais que sont-ils devenus?
OpinionDenise Keller
Publié aujourd’hui à 09h03
LAURENT GUIRAUD
Genève, 4 mars
C’est avec intérêt que j’ai lu l’article «Densification à outrance», fort bien écrit et qui fait mon admiration.
«Sag mir wo die Blumen sind», chantait Marlene Dietrich, il s’agissait des fleurs… Plus tard, ce fut au tour de Raymond Devos de déplorer l’absence totale d’oiseaux. «Mais où sont-ils allés?» demandait-il à une ancienne habitante des lieux.
Aujourd’hui, je tiens moi aussi à me souvenir des mouettes et des oiseaux. Permettez-moi de m’expliquer: j’habite au coin de l’avenue de la Paix, rue de Lausanne, face au lac.
Nous avions le grand plaisir de voir des mouettes tournoyer autour de nos fenêtres, réclamant quelques morceaux de pain, il me souvient qu’une mouette plus hardie que ses compagnes, prenait le pain directement dans ma main et elle était là chaque matin, attendant…Elle faisait les délices de mon très jeune fils.
Elles ont complètement disparu, ces jolies mouettes. Quant aux nuées d’oiseaux, eh bien, plus un seul. Il y en avait tant que nous avions installé des plastiques autour de notre balcon, afin que notre chat ne les attrape pas en plein vol.
Où se renseigner? Il est évident que ces constructions et tout ce béton ont chassé nos amis, ont-ils trouvé asile sous d’autres cieux plus cléments?
Il y a de cela plusieurs dizaines d’années, mon mari disait «nous sommes ici au paradis». En effet, tout fonctionnait à merveille, y compris la distribution du courrier laquelle est oubliée de temps à autre… Vous souvenez-vous? Nous avions deux distributions par jour.
Il était très facile également de faire appel à un médecin. Que sont-ils devenus ces médecins de famille toujours prêts à vous réconforter?
En résumé, les Genevois doivent réagir violemment, sont-ils frappés d’amnésie, comme le disait du haut de sa chaire notre cher pasteur Babel.
«Que reste-t-il de ces beaux jours?» chantait déjà Charles Trénet. Quelles sont nos autorités qui auront le courage de mettre un peu d’ordre dans ce véritable chaos? Mais peut-être ont-elles, elles aussi, disparu?
Denise Keller
Publié aujourd’hui à 09h03
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