– Sur les avantages à octroyer aux vaccinés
OpinionBernard Hirschel Président de la Commission cantonale d’éthique de la recherche
Publié aujourd’hui à 16h00
Le titre de mon interview paru le mardi 27 juillet («Être payé pour se faire vacciner?») a provoqué de nombreux commentaires. Il a été choisi par la rédaction de la «TdG»; ma proposition étant différente («Il faut que les jeunes tirent davantage de bénéfices du vaccin»).
En effet, nombreux sont les avantages potentiels à octroyer aux vaccinés. L’incitation financière viendrait en deuxième lieu si les autres incitations étaient inefficaces ou jugées inacceptables.
Plusieurs ont évoqué le manque d’équité, si les retardataires étaient rémunérés tandis que les «bonnes poires déjà vaccinées» ne recevaient rien.
En réponse à cette objection, on pourrait étendre le paiement rétroactivement à tous les vaccinés. Si cela coûtait trop cher, il y aurait un choix à faire entre efficacité et équité.
D’autres ont objecté que de tels paiements n’étaient «pas éthiques», sans cependant préciser pourquoi. Mais les incitations financières existent déjà. Si vous vous faites vacciner contre l’hépatite ou l’encéphalite épidémique vous payerez de votre poche – les vaccins des adultes ne sont pas pris en charge par les assurances maladie.
Pour la Covid, la Confédération paie – c’est bien une incitation financière pour se faire vacciner. Vous me direz avec raison que ce n’est pas la même chose que de payer le vacciné lui-même, mais le pas à franchir ne me semble pas énorme. Puis il y a ceux qui pensent que les modestes sommes proposées n’auront pas d’effet. Cela dépendra des circonstances.
Imaginons, par hypothèse, un centre de vaccination dans un collège: 50 francs, voire 20, auront un effet incitatif certain. Pas sûr, cependant, qu’il serait de même au siège principal de l’UBS.
Quelques lecteurs se sont offusqués que je qualifie certains des retardataires d’égoïstes, de stupides ou de paresseux.
Mais celui qui pense: «Au pire je risque une grippette, donc je ne me vaccine pas, et je me fiche d’être infecté sans le savoir et de passer l’infection à d’autres plus vulnérables que moi», n’est-il pas égoïste?
Croire que le vaccin rend infertile, sans la moindre logique ni évidence, n’est-ce pas stupide?
Dire: «Oui je devrais me faire vacciner, mais cela me barbe de m’inscrire et me déplacer dans un centre de vaccination», n’est-ce pas paresseux?
Enfin, la question du badge «vacciné» volontaire. Je n’arrive pas à comprendre en quoi il serait discriminatoire.
Tous et toutes discriminateurs et condamnables, le syndicaliste qui s’affiche Unia, la féministe «balance ton porc», l’alpiniste avec l’insigne du Club alpin suisse?
Sinon, en quoi sont-ils différents de celui qui s’auto-identifie comme vacciné pour encourager d’autres à faire de même?
Ce reproche de discrimination est une mystification à laquelle trop de monde a souscrit sans réfléchir. Plus vite on l’oublie, mieux ce sera.
Président de la Commission cantonale d’éthique de la recherche.
LAURENT GUIRAUD
Publié aujourd’hui à 16h00
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