– Viola au pays des bourreaux
OpinionPaolo Bernasconi – Prof. Dr h. c.
Publié aujourd’hui à 13h11
Agenouillés, comment démontrer au-delà des mots tout notre respect pour les souffrances des victimes de la dictature nazie? La Journée de la mémoire, le 27 janvier, est réservée à la Shoah. Cela étant, j’ai été frappé par le fait que des communautés juives ont manifesté leur solidarité à côté des familles des victimes des génocides pratiqués par le Parti communiste chinois.
Ce sont des centaines de milliers d’enfants, femmes et hommes appartenant aux minorités ethniques religieuses et politiques, qui souffrent dans les camps de concentration en Chine et au Tibet. «Never again», «plus jamais des génocides!» ainsi avait promis le monde entier agenouillé devant les familles des victimes des camps de concentration nazis.
Aujourd’hui le parti communiste chinois prépare sa machine de propagande grâce aux Jeux olympiques d’hiver. Ça sert pour cacher ses camps de concentration. La conseillère fédérale Viola Amherd a été interpellée: pourquoi le gouvernement suisse refuse-t-il de se joindre au boycott politique organisé par de nombreuses nations de civilisation chrétienne?
Réponse: «Le gouvernement suisse continue le dialogue avec le Parti communiste chinois.» Viola Amherd oublie que depuis deux années ce «dialogue» avait été officiellement interrompu par les autorités chinoises. L’ambassadeur à Berne, dans sa conférence de presse de mars passé, avait même insulté le Conseil fédéral.
Pendant ces vingt ans de «dialogue», le Parti communiste chinois, au Tibet et en Chine, a organisé sa machine du génocide avec les moyens les plus sophistiqués. Nombreux parlementaires suisses m’ont dit: «Mon cher, laisse perdre le Tibet, le peuple tibétain est en voie d’extinction.» Quelques ambassadeurs suisses m’avaient dit: «Les autorités chinoises savent bien que les délégués suisses mentionnent la question des droits humains, comme un refrain, mais sans aucune conséquence ni politique ni économique.»
Preuve en est que le gouvernement suisse s’est toujours refusé de décrire ce «dialogue». Dans quel lieu? En cachette dans quelques universités chinoises perdues dans la nature. Combien de fois? Peut-être une fois par année. Sur quels arguments? N’importe lesquels, mais sans jamais mentionner le génocide et les camps de concentration. Le Conseil fédéral, à Andermatt, le 5 septembre 2021, accompagné par environ 200 top managers de l’économie suisse, avait déroulé le tapis rouge dans le but d’accéder aux bénéfices économiques de la Route de la soie. Il n’a pas écouté les gouvernements et les parlements des pays chrétiens dénonçant cette route comme instrument pour la diffusion des dictatures. Dans le vide démocratique, tout de suite apparaît la dictature du Parti communiste chinois: Afghanistan, Birmanie, etc.
La conseillère fédérale Viola Amherd a répondu que le «dialogue» est préférable «aux titres dans les journaux». Elle oublie que ces titres répercutent les appels au secours et les cris de souffrance de centaines de milliers de personnes qui pleurent l’enlèvement de leurs enfants emprisonnés dans des camps de lavage de cerveau, des femmes violées jour et nuit, des hommes torturés et assassinés, des femmes stérilisées ou contraintes à épouser des membres du Parti communiste chinois. Est-ce que dans septante ans, lors de la Journée de la mémoire, on se retrouvera à Berne pour honorer les victimes du génocide pratiqué au Tibet et en Chine? Bien sûr sans rappeler la connivence du Conseil fédéral suisse.
Prof. Dr h. c.
Publié aujourd’hui à 13h11
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